Le vin servi au verre s’impose comme une pratique incontournable dans la restauration française, séduisant une majorité de consommateurs. Jugé convivial, économique et responsable, ce mode de consommation révèle toutefois un potentiel de développement encore sous-exploité. C’est ce que met en lumière une étude menée par Viavoice fin 2024, à l’occasion des 40 ans du Club Vignobles & Signatures.
Alors que la consommation nationale de vin est en baisse, le vin au verre pourrait bien constituer une réponse adaptée à cette tendance. Avec 75 % des consommateurs de vin déclarant en consommer sous cette forme, le restaurant demeure leur lieu de prédilection, loin devant les bars ou brasseries. Les motivations varient : plaisir de découvrir de nouveaux vins, modération, ou possibilité de déguster des vins de qualité sans s’engager dans l’achat d’une bouteille entière. Pourtant, des freins subsistent, notamment une offre jugée parfois limitée ou un rapport quantité-prix critiqué.
Les restaurateurs eux-mêmes saluent cette pratique qui valorise les terroirs et enrichit l’expérience gastronomique. Certains y voient un levier pour fidéliser une clientèle plus jeune et diversifiée. Face à ces enjeux, le Club Vignobles & Signatures et ses 17 domaines familiaux, présents sur les cartes des établissements depuis des décennies, appellent à une mobilisation générale. Leur objectif : renforcer la qualité du service et diversifier l’offre pour répondre aux attentes des consommateurs.
Comme le souligne Denis Lesgourgues, Président du Club, les Français-e-s restent attaché-e-s au vin en tant que composante essentielle de leur patrimoine culturel. Encore en 2025, le Club accompagne les professionnels avec des offres incitatives, des outils de formation et une charte de qualité, pour faire du vin au verre un atout majeur de la restauration française.
Popularité croissante du vin au verre
Le vin servi au verre est plébiscité par 75 % des consommateurs français, surtout dans les restaurants (85 %), suivi des brasseries (31 %) et bars (29 %). Ce mode de service est apprécié pour sa convivialité et son accessibilité, notamment chez les jeunes de moins de 35 ans (85 %). Les établissements valorisent cette pratique pour mettre en avant les terroirs, proposer des accords mets-vins, et offrir une expérience diversifiée aux clients.
Une consommation orientée repas
La majorité des consommateurs (67 %) privilégient le vin au verre pendant les repas, même si les jeunes favorisent l’apéritif (57 %). Les vins rouges et blancs dominent les préférences (65 %), suivis par les rosés (48 %) et les vins effervescents (21 %). Certains restaurants, comme COMO le Montrachet, enrichissent l’expérience en proposant des accords mets-vins directement sur leur carte.
Critères de choix et perceptions des consommateurs
Le prix n’est pas le critère principal (22 %), contrairement à la convivialité (35 %), la modération (34 %), et la qualité (31 %). Les consommateurs dépensent en moyenne 7,60 € par verre, montant qui augmente chez les moins de 35 ans (10,40 €). Cependant, le rapport quantité-prix est jugé défavorable par 52 % des répondants, tout comme une offre parfois jugée limitée (41 %) et un manque de transparence dans le service.
Potentiel de développement pour la filière
Le vin au verre, bien que populaire, n’a pas atteint son plein potentiel. Le Club Vignobles & Signatures et ses 17 domaines membres proposent d’élargir l’offre, améliorer la qualité du service et sensibiliser les professionnels à mieux valoriser ce mode de consommation. Le Club prévoit des actions dès 2025 : charte de qualité, formations pour les professionnels, et collaborations avec le réseau CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants).
Enjeux culturels et économiques
Alors que la consommation globale de vin baisse en France, le vin au verre représente une opportunité de relancer l’intérêt des Français pour ce patrimoine culturel. Soutenu par les vignerons, il s’inscrit dans une démarche de mise en avant de l’art de vivre à la française.
Bien qu’il bénéficie d’une forte adhésion, le vin au verre peut encore gagner en popularité grâce à des offres élargies, une meilleure transparence et des efforts accrus des professionnels. Cette évolution pourrait à la fois satisfaire les attentes des consommateurs et soutenir la filière viticole française.