Dans la suite logique des tendances émergentes autour du sans alcool et du NoLo, le monde de la sommellerie connaît une évolution que l’on observe avec intérêt avec l’arrivée du concept de « sobrelier« . Ce néologisme, combinant la sommellerie traditionnelle avec l’abstinence d’alcool, est le fruit du travail de personnes comme Benoît d’Onofrio qui, inspiré par sa propre prise de conscience face à une consommation excessive d’alcool, propose une nouvelle approche de la dégustation en se concentrant exclusivement sur les boissons sand alcool. Cette transformation dans le métier de sommelier ouvre de nouvelles perspectives dans la restauration et le CHR, illustrant une tendance de fond vers une consommation plus responsable et plus diversifiée.
Ce concept de sobrelier se dirige vers une approche plus inclusive, capable de « répondre à toutes les soifs« .
Si l’on devait donner une définition de sobrelier, elle serait peut-être la suivante :
Experte ou expert proposant des boissons vins, bières ou spiritueux sans alcool dans des caves, restaurants… en accord avec les propositions de plats en fonction des caractéristiques organoleptique des ingrédients et de l’harmonie recherchée.
En réalité, presque pas de différence avec une ou un sommelier-e ! Etonnant ? Non !
Il fait quoi le sobrelier ?
A l’image du sommelier, son rôle peut être multiple. Il ne s’agit pas seulement de proposer des alternatives sans alcool aux boissons alcoolisées habituelles, mais d’offrir à un public curieux et demandeur, une expérience et une approche de la dégustation, des accords, de la consommation de manière générale différentes. Parallèlement, le sobrelier peut aussi apporter son expertise dans la création de boissons sans alcool auprès des vignerons, brasseries, et autres producteurs.
En réalité, le sobrelier fait exactement ce qu’un ou une sommelier-e fait, mais sur une base de produits sans alcool.
Rompre avec les idées reçues
On entend encore souvent les blagues (plus ou moins drôles, plus ou moins lourdes) autour du sans alcool, et malgré le sujet de ce blog, je tiens à rappeler que la banalisation de la consommation peut être réellement problématique et il est important que chacune et chacun puisse avoir une approche adaptée et responsable sans les jugements encore trop nombreux qui accompagnent ces choix. Les propositions autour de consommations différentes, proposant sans concession, le goût et l’expérience gustative peuvent être absolument en rupture de clichés et de stéréotypes qui ont la vie dure. Une transformation culturelle à embrasser pour une consommation diverse. De plus en plus de caves proposent aujourd’hui une offre riche en sans alcool, notamment des brasseries, mais aussi pour le vin ou les spiritueux, sans compter les nombreux cocktail en version virgin, mais on voit également apparaître des caves 100% sans alcool, avec une sélection qui n’est plus limitée à une gamme par défaut, mais réellement qualitative, car les propositions des brasseries deviennent de plus en plus riches. On notera par exemple le dynamisme de caves comme la Cave parallèle à Nantes, Gueule de joie en ligne ou le Paon qui boit à Paris. Alors comme quand vous avez choisi de boire une bière artisanale à la place d’une bière industrielle insipide, n’hésitez pas à partir à la découverte de nouveaux horizons ! Vous avez été curieux, restez curieux !
L’avenir du sobrelier et du marché sans alcool
Loin d’être face à un marché et à des habitudes qui se referment, le sobrelier est probablement le signe d’une nouvelle ouverture de la consommation de boissons, dans un souci de « sobriété » dont la bière ou le vin sans alcool peuvent être le pendant gustatif à des invitations aux sobriétés de tous genres. C’est ainsi que des concepts de sobrepas apparaissent, proposant des accords tout en sobriété ! La restauration n’en est probablement qu’aux débuts d’une nouvelle approche dans leurs propositions de cartes, faut-il encore que ce soit assumé !
Si l’émergence du sobrelier dans le monde de la boisson et de la restauration présente une évolution intéressante, il est encore juste une tendance. Les pionniers d’aujourd’hui posent les contours de ce que sera demain un réel marché, ni limité à un dry-january presque anecdotique ou à des blagues pompeuses, mais à un réel segment de consommation où ceux qui voudront boire sans alcool pourront accéder à une offre gustative large, où le seul sans alcool ne sera plus juste le critère principal de choix.
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