A l’occasion de la création du collectif Mieux boire, regroupant 5 marques de boissons sans alcool produites à Strasbourg, destiné à la mise en valeur en commun de boissons différentes, j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Arnaud Henry, co-fondateur des boissons Hyca et d’entendre sa vision de ces segments du sans alcool, un marché en construction.
Le travail de ce collectif permettra, pour les 5 marques de proposer un catalogue en commun, d’avancer de concert auprès des pros et d’apporter au marché une nouvelle approche du soft dans le CHR, les boutiques bio et bien plus largement.
Chloé et Arnaud Henry proposent depuis 4 années les boissons Hyca, des eaux aux plantes aromatiques. Une marque qui a aujourd’hui fait ses preuves et se place en experte des eaux botaniques et des softs crafts. En parallèle, des alcools de macérations leur permettent de proposer une plus large gamme avec notamment des arrangés à l’eau de vie alsacienne. Des amers, un vermouth ou encore une liqueur de gentiane viennent encore compléter l’offre.
Au cœur du projet : Bio Brasseurs
C’est un lieu de production qui a permis le rapprochement stratégique des 5 marques, Bio brasseurs, producteur reconnu de la place strasbourgeoise, avec un équipement de pasteurisation, offrant entre autres, des possibilités de stabilité des produits proposés. Dans ces 5 acteurs, on peut ainsi retrouver :
- Drims et leurs boissons idéales en mixologie
- Hopfield et leurs expériences houblonnées qui ne touchent pas à la bière
- Hyca, la boisson botanique par excellence
- R Kombucha, le thé fermenté Strasbourgeois
- Schorletta, traduction locale du célèbre Schorle à l’allemande !
J’ai le droit de boire un produit de qualité, même sans alcool
Avec une approche locale et bio, les marques se rassemblent autour de visions communes, proposant des softs différents et différenciants, entrant sans rougir dans de belles tables de restaurants alsaciens ou auprès d’un public en réelle ouverture. Car la demande est de plus en plus présente sur ce segment de boissons ! Si, il y a quelques années, certains professionnels renvoyaient Hyca et leurs confrères avec un léger sourire poli (parfois pas poli), la tendance s’est clairement inversée, et l’on cherche aujourd’hui à proposer ces approches nouvelles dans les cartes et sur les zincs. Proposer une boisson non pas en simple version « sans » (les vins « sans« , les bières « sans« ), mais une vraie nouveauté, c’est permettre à une clientèle de trouver son bonheur. Il est effectivement très difficile de répondre à la comparaison sur des boissons « sans« . Une bière sans alcool sera souvent difficile à vendre à une ou un amateur de bière. Enfants (souvent ignorés et renvoyés vers des boissons ultra sucrées et industrielles), femmes enceintes, régimes alimentaires spécifiques ou encore flexibuveurs, trouvent dans cette offre une réelle alternative : « J’ai droit à avoir un produit de qualité« .
Face à un marché de la bière artisanale qui semble entrer dans une phase de stabilisation et à un marché du vin qui offre des signaux incertains, le marché des boissons sans alcool est grandissant. Kombuchas et Kéfirs surfent sur une vague de succès et Arnaud d’observer, sur la clientèle, après la vague craft et certaines approches du vin (et de l’alimentation de manière générale), « une expertisation des gens« . Expertisation qui passe encore parfois par un accompagnement des équipes en salle ou en magasin (souvenez vous quand je vous parlais de l’arrivée des sobreliers). Le public s’ouvre à de nouvelles expériences et un phénomène craft pourrait bien débarquer dans les softs ou dans les apéritifs (encore trustés par les Pernot et autres Martinis). Comme pour d’autres produits, une rééducation est nécessaire et en cours, pour apporter à nouveau une approche basée sur la production et le goût des choses. Même les mixologues y ont d’ailleurs trouvé un terrain de jeu nouveau avec des recettes originales sortant, une fois de plus, des sentiers battus du cocktail usés par des décennies industrielles.
[…] ce segment. Segment qui connaît une croissance importante ces derniers temps et qui petit à petit s’installe dans les rayons et les tables (et crée même de nouveaux métiers, comme celui de sobrelier). Boisson plaisir sans aucune […]